Pas mal d'enceintes à la con à l'extérieur des commerces. Un coup, j'ai cru que j'allais péter une durit. Je m'étais posé pour bouffer et après avoir tout déballé j'ai réalisé qu'une espèce d'agence immobilière diffusait en boucle son hymne ou je ne sais trop quoi, une chanson probablement prétendument interprétée par leurs mascottes (des gosses-coccinelles). Le truc devait durer une minute trente à tout casser, avec une rythmique genre « Ta da da, talalalala, ta da da da da da da ! » et un refrain qui faisait « FUJI FUJI FUUUUUJI ! TA DA DA DA DA DA DA ! » (× 2) (avec je sais pas quoi à la place des ta da da). Omg.

Bon, à l'endroit de la photo c'était plutôt calme, en fait. Je l'aime bien, celle-là, d'ailleurs.

Bon, je me suis un peu battu avec des distorsions de ouf et autres aberrations chromatiques, mais je crois avoir pas mal limité les dégâts.

Je n'ai remarqué que très tard les immeubles qu'on voit poindre au-delà du toit, comme convergeant vers le centre. Ça rajoute un peu d'animation dans ce décor régulier.

Ça m'a marqué car ce jour-là je m'éloignais sacrément des trucs touristiques officiels. Je suis passé vers des vieux machins industriels bizarres et tout, et ça ne m'a pas empêché de trouver ma vie un peu plus loin. Pas compris à quoi servait ce gigantesque arceau escamotable, cependant.

J'aime bien le fait que des gros machins semblent être placés au hasard en diagonale et respectent en réalité probablement des règles bien précises. Par contre, je n'ai pas pu saisir tous les détails à la fois : il y avait genre un flot de sable qui dégoulinait à un endroit et tout.

Ça fait un peu trois photos du même endroit. Désolé.

Je me suis retrouvé seul dans… une espèce de parc longiligne perché au dessus d'une voie ferrée sur laquelle circulaient des trains relookés pour faire de la pub pour le parc d'attraction des studios de cinéma Universal, avec du Harry Potter et compagnie. En gros, là, on est à quelques mètres de haut, et un genre de longue rampe sur la gauche permet de rejoindre la rue, depuis laquelle on voit les rails entre des piliers et des grilles ou j'n'sais plus quoi.

La grandiloquence de l'autoroute en pont qu'on voit passer derrière ne transparaît pas des masses ici, mais c'était assez abusé. Ce truc passe d'une île à une autre en mode « bat les couilles ». Quand je l'ai vue surgir au loin (avec parfois une grande roue traînant derrière), j'en ai été limite ému. Et quand on passe dessous, on se sent un peu écrasé par les dimensions du truc en voyant tous les petits chemins prévus pour l'entretien, les escaliers en colimaçon complètement dingues, les tuyaux, etc.

Je me suis fait niquer car le pont potentiellement utilisable par les piétons que j'avais vu sur ma carte était en fait la putain d'autoroute de la photo précédente. Je suis quand même allé voir près d'un escalier qui grimpait le long d'un pilier, mais bien entendu c'était interdit aux gens lambda. Je me suis donc rabattu sur un ferry gratuit dont je n'avais jusque-là pas remarqué l'existence. J'ai commencé mon attente seul, et c'était un peu bizarre mais aussi rigolo car ça faisait vraiment genre aventure avec improvisation et tout. Ouais, il m'en faut peu.

On dirait un peu qu'il y a un mouvement – une sorte d'invasion – de la droite vers la gauche alors qu'en fait tout se casse la gueule verticalement. (Paroi d'une fontaine.) Ça me fait aussi vaguement penser aux contours de pays sur une carte.

Ça ne m'avait pas semblé si terne, quand j'y étais, mais bon, je fais ce que je peux.

Je passais devant cette espèce de… gyrophare non rotatif (ouais je sais ça n'a aucun sens), et mon œil a intercepté ces motifs apocalyptiques. Ils étaient produits par une coupole réfléchissante placée derrière l'ampoule. Il y a plusieurs trucs qui me semblent rigolos :

• un tout petit déplacement latéral avait une énorme influence sur les motifs voire les faisait disparaître ;
• la coupole passe assez inaperçu voire semble être une bouboule autour de l'ampoule ;
• des fausses étincelles valdinguent sur la photo hors du périmètre de la coupole et de l'ampoule, donnant une allure de flammes à des choses qui en réalité étaient vachement statiques.

Je venais de passer à des endroits plutôt peuplés, comme devant le grand aquarium d'Osaka, alors en arrivant là, je me suis dit « Mais putain, ils sont tous trop cons ! C'est trop beau, ici ! Pourquoi n'y a-t-il personne ? »

Quand je faisais bouger certains points sur la courbe d'exposition, c'était comme si les rayons du soleil bougeaient, et la photo reprenait vie. C'est cool.

La bouboule qu'on aperçoit au loin sur la photo précédente. Je ne sais toujours pas de quoi il s'agit. Sur OpenStreetMap, c'était un bête rond gris sans étiquette. C'est assez ouf, pourtant ; on distingue même nettement des bâtiments à l'intérieur.

Même pas cinq minutes après la photo précédente. Je ne pensais pas que cette journée cheloue à base de perdition dans la baie d'Osaka donnerait autant de photos que je mettrais ainsi de côté.

Je dirais bien « on dirait la pochette d'un split improbable entre Arkhtinn et Skyforest », mais personne ne va comprendre la vanne. Mais bref, le piaf dans un décor presque lunaire me fait bizarre.

J'avais passé la journée à me diriger un peu de traviole vers le « sanctuaire des oiseaux » d'Osaka, et j'y suis arrivé alors qu'il commençait à faire sacrément sombre. Ce que j'ai perdu en clarté, je l'ai gagné en tranquillité. Me trouver là à ce moment en croisant une personne à tout casser était assez ouf. Surtout (et ça me l'a fait souvent pendant mon séjour) après avoir beaucoup marché. L'effort physique chamboule pas mal de trucs en nous. En tout cas, ce fut l'occasion de mettre mon mini-trépied à l'épreuve. Hélas, les oiseaux n'ont pas que ça à faire que de rester immobiles pendant des prises d'une ou deux secondes !

On bouffait des trucs plutôt cool dans un bar-restau-truc et j'ai ressorti de mon « petit guide de survie » la phrase servant à demander l'autorisation de prendre des photos.

Putain ça nique les yeux.

J'ai flippé à un moment car j'ai involontairement fait un raccourci clavier non répertorié qui semblait avoir réinitialisé plein de trucs et défoncé mon historique. En plus, c'est probablement une de mes dix photos favorites du voyage. Je l'ai prise dans la maison des parents de la mariée, qui m'ont laissé squatter chez eux une bonne semaine. On aperçoit, au fond, le genkan, partie plus basse où l'on doit troquer ses chaussures pour des chaussons. Il en ressort un mélange chelou de solitude et de chaleur, et je pense qu'on pourrait tourner cette photo de plein de manières différentes. J'ai même jeté un œil quelque secondes à la version en noir et blanc.

Beurk, une photo de touriste pas piné. Je me sentais limite mal à l'aise, en la prenant.

J'étais assis au bord d'un chemin, occupé à mitrailler un troupeau de ces statuettes avec l'aide de mon mini-trépied, puis un groupe d'Espagnols ou je ne sais plus quoi est arrivé avec un guide anglophone, et en écoutant d'une oreille il m'a semblé comprendre qu'en fait c'était des trucs un peu glauques pour des enfants morts-nés ou quelque chose de cet acabit. Ahem. En tout cas j'en ai vu un peu partout, parfois avec trente-six couches de fringues bien chaudes. Mais p't'êt' que je suis en train de mettre dans le même sac deux types de statues qui n'ont rien à voir. Je ne sais pas.

À la base je pensais que le mec à gauche gâchait tout et qu'il allait falloir que je le jarte à coups de recadrage, mais quand j'ai testé ça m'a fait tout bizarre, comme si la photo avait perdu son âme (en supposant qu'elle en avait une). Le pélo à la con a donc survécu.

On dirait une baraque cramée, mais j'aurais juré qu'elle était encore habitée et tout.

J'avoue ne plus rien comprendre à cette photo, mais elle me fait marrer, comme un peu tout ce qui peut passer pour fantomatique d'une manière ou l'une autre.

Dans beaucoup de temples on trouve des espèces de boîtes à bougies en verre, mais bizarrement il me semble n'en avoir jamais trouvé avec plus d'une allumée, comme si c'était voulu.

Un peu une photo à la con, encore, mais c'est marrant de jouer avec du presque-tout-noir. C'était au château de Himeji et je me gelais les pieds en chaussettes sur les machins en bois. J'ai cru que j'allais y rester. Pis au bout d'un moment il y avait tant de monde que le personnel me beuglait des espèces de DOOOZOOOOO ! à la figure dès que je ralentissais trois secondes pour mes photos cheloues.

On était un peu moins à l'étroit dans le parc et le jardin du château. Pis il commençait à faire meilleur.

C'est rigolo de voir comme ils entretiennent soigneusement des machins faits avec des matériaux à la con genre limite des brindilles.

Après le tumulte du château, je me suis barré aveuglément vers une zone verte repérée sur la carte. Comme pas mal de villes du pays, Himeji est percée de petites montagnes boisées qui permettent de changer de décor de manière complètement ouf en moins de deux. Ici, j'ai quand même dû tourner comme un con autour de la montagne pour trouver un accès au milieu des habitations. Et vlan, sorte de cimetière goupillé bizarrement, avec ce roule-roule à prières ou à je ne sais quoi.

Un peu plus haut que la photo précédente, au milieu des arbres hantés par d'énormes corbeaux. Un des trucs les plus poignants de mon voyage (mais j'ai une perception pas super standard des choses). Je n'ai croisé absolument personne sur cette montagne. Je me suis retrouvé seul au milieu des stèles, avec une vue sur ce château où, un peu plus tôt, j'étais serré contre des tas de touristes. J'aurais voulu mieux capturer en images ce que j'ai ressenti ici, mais je n'ai hélas pas pu obtenir de résultats à la hauteur de mes espoirs.