Notes sur de la zik
Alice M. – Décembre 2019
Yo.
Faites pas gaffe au titre, j’ai traîné de ouf pour avancer sur ça. J’ai quasi tout écrit vers mars et avril 2020. Coup de pied au derrière nommé « confinement ». Mais les œuvres ont été choisies bien avant. Enfin bref on s’en contrebat la race.
Un peu plus freestyle, ce coup-ci. Je ressors quelques trucs achetés il y a un bail. Mais pas que.
Rappels rapides (copiés depuis les épisodes précédents) sur les lecteurs Bandcamp intégrés :
- Je les cale sur une piste que je veux mettre en avant, donc si vous laissez la lecture se dérouler, vous arriverez à la fin de l’album sans forcément en avoir entendu les premières pistes.
- Si tout va bien, ils se mettent automatiquement les uns les autres en pause quand l’un démarre.
Wędrujący WiatrTam, Gdzie Miesiąc Opłakuje Świt
Pośród bezkresnego labiryntu sosen i świerków…
Mecs polonais qui ont whatmille projets plus ou moins folks, plus ou moins punchy et plus ou moins mixés en mode underground lo-fi dans les caves. Ici on a du black atmosphérique à base de forêts qui me sert limite d’étalon dans le genre.
J’ai rarement vu un album autant adapté au son dégueulasse. Ça me donne envie de courir comme un clampin dans la nature la nuit. Bon, certains bruitages animaliers sont un peu kitsch et / ou trop utilisés, par contre.
Les mecs me font marrer car ils ont des photos stylées où genre ils lisent des vieux bouquins dans la nature en pleine nuit avec une lanterne ou je sais plus quoi. Ça donne envie de partir en vadrouille et tout. J’aime bien ce genre d’ambiance, et les deux albums la retranscrivent assez bien.
SchammaschThe Maldoror Chants: Hermaphrodite
He dreams he is contented, that his corporeal nature has changed; or at least that he has flown off upon a purple cloud to another sphere peopled by beings of the same kind as himself.
Disclaimer : Je ne suis pas non plus un fan hardcore de Schammasch. Mais cet EP, basé sur (le début de ?) « Les Chants de Maldoror », bouquin de notre Comte de Lautréamont national (ah tiens faudra que je le teste un jour), est assez intéressant. Le chant est grandement narratif voire effacé, surtout vers le début.
On suit plus ou moins un mec qui se fait jeter partout et a l’air de trouver sa place en chantant ou sais pas quoi (je dis probablement des grosses conneries, en vrai). Édit : Ouais, je viens de finir les Chants, et j’ai dit nawak. En vrai c’est un bouquin chelou surréaliste, qui trolle des poètes en étant étonnamment transgressif pour son époque. Ça raconte souvent des trucs un peu dégueux ou wtf, et la plupart des phrases sont super longues et cheloues. C’est pas la lecture la plus triviale qui soit. Bref : En fait, cet EP est basé sur une seule putain de strophe d’un seul des six chants. Bon, quand il dit « strophe », le mec, vu qu’il s’agit de prose et tout, en vrai c’est des pavés de deux à genre dix pages. Mais bref, en gros le groupe a adapté un passage où Maldoror, pour une fois, arrête de violer, tuer, ou faire chier Dieu, et se montre compatissant pour un hermaphrodite qui se fait jeter et vit seul dans la nature. Ça raconte notamment que des gens ont voulu le mettre de force dans un asile, et qu’en fait l’hermaphrodite est intelligent de ouf et qu’après ses assaillants ont eu super honte d’eux et se sont mis à pleurnicher. Trucs du genre. C’est assez sympathiquement raconté et le choix de ce passage ne m’étonne pas.
L’intensité ne cesse de grandir, et même si j’étais dubitatif sur le début j’ai été conquis de ouf une fois arrivé vers la fin. Depuis, j’espère comme un guedin une suite.
Quand c’est sorti je me le suis passé dans le noir, un coup, étalé comme une loque sur le dos sur mon pieux. Ça s’y prête bien.
Anathemaun peu tout
Je me drogue à ça depuis genre un peu après que j’ai débarqué à la fac.
Alors déjà faut savoir que les mecs ils sont là depuis genre le début des années 90, sauf qu’à la base c’était du gros death doom déprimant (que j’apprécie également beaucoup, hein). Une conséquence marrante de cela est qu’une bonne partie de leur fanbase est constituée de gros métalleux, et qu’ils sont un peu suivis par la presse associée.
Ce n’est pas forcément moi qui en parle le mieux, d’ailleurs. Genre sur Radio Métal :
Après à peine [dix] secondes d’écoute, nous éclatons de rire. Non pas un rire moqueur en réaction à quelque chose de beaucoup trop kitsch ou simplement risible. Mais ce rire nerveux que l’on a face à un excès de génie. […] Ce titre est exaspérant. Anathema pourrait avoir la décence, une fois de temps en temps, de produire quelque chose, ne serait-ce que d’un peu moins beau que d’habitude.
Ou encore, par un certain ConorFynes sur Metal Archives :
I think Anathema are the sort of band you need to see live to really understand the kind of emotional effect they have on people. Within the first song, they had people dancing. By the time they played “Dreaming Light”, I even saw people crying; believe me, it takes a certain kind of band to turn a grown man in a Cannibal Corpse hoodie into a blubbering wreck overwhelmed with emotions.
D’ailleurs c’est un live que je vous ai foutu là (au cas où ça se voit pas, haha…). J’ai ça en DVD et il m’est arrivé de pleurer genre trois fois au total sur l’ensemble du concert. Après j’n’suis pas une référence hein mais bon.
Enfin voilà, quoi. Après, chacun placera leur « âge d’or » sur une période différente : le combo Alternative 4 (1998) / Judgement (1999) (albums avec lesquels je me suis familiarisé avec le groupe, dans un campus couvert de neige), les plus joviaux We're Here Because We're Here (2010) / Weather Systems (2012), voire pour certains leurs débuts. Moi à une époque j’étais même à fond sur leur transition cheloue de 1995–1996 avec The Silent Enigma / Eternity.
ArchiveControlling Crowds
Take a longer look at how we can prevail and not fail.
J’ai dû déjà l’expliquer dans un vieux document à la con, mais en gros une cousine m’avait refilé trois quatre albums de ces gens et au début je n’y ai pas trop prêté attention. Un jour je devais réviser un truc un peu hardcore pour la fac et je me les suis passés à la zob, et en fait c’était cool.
C’est, à la louche, du trip hop touche-à-tout. Genre là on commence avec une partie de rap, pis boum ça part en truc plus dreamy qui nous fait flotter comme de la merde en alternant des mesures à huit et dix temps. Pourquoi pas. Des fois on est plus dans le rock, aussi. Enfin voilà. Oh pis des fois y a des voix de meufs pas dégueux aussi.
Pour faire court, je connais surtout la période 2002–2009, que je trouve complètement ouf. Controlling Crowds est un de mes albums favoris tous genres confondus, et les autres de cet intervalle se défendent plutôt bien aussi. Je crois qu’après ils ont perdu un de leurs principaux compositeurs ou un truc comme ça…
- You All Look the Same to Me (2002)
- Noise (2004)
- Lights (2006)
- Controlling Crowds (2009)
- Controlling Crowds – Part Ⅳ (2009)
Sigur RósÁgætis Byrjun et compagnie
Við munum gera betur næst, þetta er á gætis byrjun.
Ça fait un peu le cliché des Islandais pépères chelous qui font du post-truc, mais en vrai c’est un peu une figure de proue, et des chiées de gens un peu partout essayent de faire la même chose en se rétamant de ouf.
Bon par contre faut pas être allergique au falsetto (ou faut s’y habituer).
Ils ont des trucs un peu plus sombres, jouxtant parfois des trucs joviaux à en dégoûter certains. Dans le genre, l’album Kveikur est assez abusé. C’est aussi des pros en matière de « crescendo émotionnel qui fait que vers la fin on a l’impression qu’on est en train de crever » (l’album sans titre orné de ses deux grosses parenthèses en contient une chiée).
Je suis pas non plus un supra-expert d’eux à vrai dire. Pas trop exploré à fond leur catalogue. Mais en tout cas c’est des gens posés, qui font pas iech, qui font des concerts dans des p’tits villages islandais perdus, qui montent des projets contemplatifs à base de vidéos bucoliques et de zik ralentie, etc. Et le frontman est un gay végé pépère (quand il ne manifeste pas contre des centrales nucléaires).
Ah et des fois c’est pas de l’islandais mais du charabia un peu similaire en termes de sonorité, qui vient un peu à l’instinct et tout. Il y a des albums entiers comme ça.
Tengilshouldhavebeens
I took a breath of never-ending light; I'm keeping it down in my lungs forever.
Un coup, je me bouffais des grosses compilations de post-trucs. Comme je le disais dans la section sur Sigur Rós, des fois c’est pas fifou tant il y a des gens qui s’essayent à ces styles. Mais au milieu, j’ai au moins pris une claque, qui m’a de fil en aiguille mené à ça.
Un peu comme pour le premier album de The Black Queen, j’ai un peu hésité avant l’achat et pourtant c’est ensuite devenu un truc dont je ne pouvais plus me passer. Je me traîne deux albums de ces gens depuis des mois sur la pauvre clef USB branchée à la micro-chaîne de ma chambre, alors que tous les autres répertoires qu’elle contient vont et viennent au gré de mes achats et envies.
Bref.
J’sais pas si vous verrez, mais en gros l’impression qu’ils m’ont fait, c’est… vous savez, genre dans les mangas et tout, il y a des persos qui sont déjà de base complètement pétés (en termes de capacités à foutre sur la tronche des gens), pis au bout d’un moment on (ou ils) découvrent qu’un truc limite en réalité encore leurs pouvoirs. « Tiens ? En fait j’ai des trucs de cinquante kilos accrochés aux pieds ; j’m’en étais pas rendu compte. » Et là, vlan, le mec devient encore plus complètement pété. #rebondissement #omg
Là où je veux en venir, c’est que là on dirait que les mecs ils ont découvert un truc secret du corps humain pour péter des durits plus fort que tout le monde (nan, pas « de la drogue » ; chut !) et… être grave… hum… émo-sincère sans trop avoir le côté pleurnichard relou immature de certains émos. Les commentaires utilisent à n’en plus finir le terme « raw », et j’ai assez vite pigé pourquoi. En gros mon premier contact avec eux c’était ce morceau de leur album précédent, et il donne sacrément le ton. C’est un des trucs les plus intenses que je connaisse, et pourtant sur les couplets l’accompagnement est plutôt sommaire. Je parlais tout à l’heure d’« impression que l’on va crever » ou je ne sais plus quoi ; bah justement, là, le mec part (modulo quelques ponts) progressivement en couille, jusqu’à recourir à des espèces de « BWAAAAAAAA !! BWAAAAAAAAAAAAAA !! » (un « this is » suivi de… points de suspension ?! dans les paroles), saupoudrés de lignes plus posées et même de « oooooh… »-s.
Des fois je commence à baisser le son sur d’autres ziks parce que mes oreilles me le demandent, pis d’un coup je tombe sur ces gars et mes résolutions se font laminer comme de la merde. Ouch. Je sais pas pourquoi, en plus. C’est limite le seul projet musical qui me fait ça. Je suis pas du genre à céder à l’adrénaline cheap comme ça, d’habitude. Ah pis aussi c’était ma drogue le soir quand j’allais devoir genre partir pour Lyon le lendemain et que j’avais oufment pas envie.
Un truc cool que je me dois de mentionner, aussi, est que les deux albums sont très différents, et que malgré ça (et le fait que celui que je mets presque arbitrairement en avant dans cette section est bien plus accessible) on y retrouve la même intensité, atteinte à chaque fois d’une manière particulière. Il y a une atmosphère distincte avec quand même une grosse touche reconnaissable. Par contre, bizarrement, le mixage donne parfois un effet « saturé » (j’ai même fait un passage sur YouTube pour voir si c’était juste ma version mais non) ; ça me perturbait au début mais ça ne m’a pas empêché de m’engluer dans ce qu’ils font.
Je pense que ce qui a fait que je n’ai pas direct acheté ce bouzin est lié à la structure particulière de leurs albums. Il y a ici et là des morceaux plus posés, presque ambiants, qui tranchent avec le reste. Si on débarque en aveugle et qu’on s’attend à avoir de l’intensité tout du long, on peut trouver ça limite chiant ; si, en revanche, on voit ça comme des pauses magnanimement accordées entre des épreuves mentales, et qu’on comprend qu’on peu presque laisser de temps en temps l’album se faire oublier pendant qu’on vaque à une occupation hors sujet, ça passe mieux. Ainsi, aussi bien Six que shouldhavebeens peuvent être perçus comme des pièces en deux ou trois parties. Un morceau silencieux de neuf secondes trône même au milieu de ce dernier album.
Bon, je me suis un peu étalé, mais vu le temps que j’ai passé sur ces deux albums je pense que ce n’est pas si disproportionné. Je vais être hystérique s’ils en ressortent un. En plus ils ont été récupérés par un label pas dégueulasse. Et il y a un single qui traîne, avec un son déjà un poil plus clair, et toujours ce mélange d’espoir et de peine.
Et tain les pochettes des deux albums… 👌
Kashiwa DaisukeProgram Music Ⅱ
Un jour, je devais pas être bien réveillé ou quoi, car j’ai vu « Kashiwa Daisuke » et je me suis dit : « Tiens ? Ptêt qu’il y a un rapport avec Daisuke Achiwa » (membre d’une espèce de sainte trinité, pour moi, de compositeurs de ziks de jeux), comme si les gens n’avaient que ça à foutre que de pondre des projets persos en altérant de manière random leur nom de famille.
Le mec a poppé à Hiroshima mais a pas mal bourlingué en Allemagne à ses débuts. Il tripote des trucs électroniques mais a une affinité certaine avec la musique classique. Il lui arrive aussi de contribuer à des projets un peu plus larges, comme avec cet album du groupe au nom chelou « Films ».
Sur cet album, le côté électronique est vachement en retrait, et faut parfois pas être pressé car certains morceaux progressent à leur rythme. Je pourrais encore parler de post-trucs, mais après on va me dire que je n’écoute que des post-trucs. En même temps vous n’auriez pas complètement tort. J’ai de plus en plus souvent du mal avec les structures trop « straightforward » et tout.
Pour un peu (un peu) plus de patate, avec d’occasionnels bruitages électroniques un peu glitchy, faudra éventellement aller voir du côté d’autres albums. Perso j’ai aussi celui-là. C’n’est pas nécessairement ce que j’écoute le plus souvent mais ça apporte un peu de diversité dans ma collection.
HeilungLifa
Ouuuh ! Aaaah !
Des gens qui font du folk expérimental en tapant sur des peaux avec des os et tout. En live. Rare, mais : j’ai acheté un live en ayant pas d’albums studio de l’artiste concerné.
Leurs enregistrements studio ont déjà de quoi éveiller la curiosité, mais là quand les mecs font leur espèce de cérémonie façon âge de bronze / fer / vikings, ça devient une véritable expérience plus qu’un album. En plus les membres ne se dégonflent pas et genre une meuf pond des trucs vocaux inhumains (il y a au moins une vidéo de « vocal coach reacting to machin truc » là-dessus).
Je sais pas si c’est pour le côté underground ou à cause du chant guttural ou du label (Season of Mist), mais bizarrement ils font pas mal parler d’eux dans le milieu du métal. J’ai déjà vu des mecs avec des fringues Heilung dans des concerts un peu hors-sujet.
Tous les passages ne sont pas aussi faciles à traverser, mais si j’en crois la page Wikipédia sur laquelle je vous sers d’émissaire, ça fait un peu partie du délire : un voyage avec des bouts turbulents mais à la fin, pouf, on est relaxé ou whatever.
C’EST ÉSOTÉRIQUE. Et païen as f. et tout.
A_RivalCrypt of the Necrodancer: The Melody Mixes
Je sors un peu de ma zone de confort, là, mis à part que c’est à la base des ziks d’un jeu.
Crypt of the NecroDancer, comme son nom l’indique si on a l’esprit ouvert, est un jeu où on explore une crypte et où les déplacements se font au rythme de la musique de fond, dans un environnement quadrillé. Un peu comme dans un jeu tactique, sauf que vous avez grave pas de temps pour prendre vos décisions. Vu que la zik est donc assez importante, on retrouve aux manettes un mec balèze (pour les compos d’origine) : Danny Baranowsky (Super Meat Boy, The Binding of Isaac…). (Tain il a pas bossé sur Homestuck ?)
J’avoue que j’ai un peu pris les remixes parce que c’était moins cher. Pis la bande-son d’origine est un peu fat, avec une chiée de « versions avec le marchand » (ouais, il y a un marchand qui chante avec une espèce de voix synthétique cheloue quand on l’approche). Mais bon, ces remixes donnent pas mal de patate. C’est sympa pour le renforcement musculaire. Entre autres parce que ça s’en tient à des signatures rythmiques toutes connes pour ne pas trop ruiner le gameplay.
ISONAndromeda Skyline
Ever we seek the hand that made us…
Gens qui se tapent un délire sur l’espace numéro 229 583. Ce coup-ci ça sera… *Jette une pièce* … Doux et tristounet.
J’ai toujours l’impression que ça va vite me faire chier, pis finalement dès que ça part je me dis que je pourrais passer une journée entière avec ce groupe. Bon par contre leurs paroles spatiales qui semblent se vouloir profondes, je pense que ça pourrait être un poil mieux des fois.
Je crois qu’à la base ça a attiré mon attention parce qu’ils avaient un feat. avec Neige, mais en même temps la Terre entière a des feat. avec Neige. Je crois que la pochette avec l’espèce de panache de fumée me faisait tripper, aussi.
J’vais pas me faire chier à les classifier mais genre c’est un duo avec un background de métalleux qui ici sont plus dans le truc flottant tristounet. Je connaissais déjà la voix de la meuf via Draconian, mais les compos de cet autre groupe ne m’éclataient pas toutes.
Lunatic SoulFractured
No matter how hard you try to shut down your feverish thoughts, they hunt you down with no regret, ’cause you have to fix it all.
Tain. Je trouvais déjà le précédent de ce mec complètement pété, mais celui-là…
Projet solo de Mariusz Duda, chanteur et bassiste de Riverside. Riverside fait du rock progressif plus ou moins édulcoré ; Lunatic Soul sert un peu de soupape pour expérimenter des trucs, avec des touches plus folk ou électro selon les albums. La voix peut un peu mieux s’exprimer, aussi.
Lunatic Soul is my love for ambient, darkness, folk and electronics. It’s a strange style but let’s allow the strangeness to grow and develop.
(De http://lunaticsoul.com/another-musical-chapter/.)
Ça reste quand même un peu progressif :
- pour ce qui est de certaines structures de morceaux, genre ce Blood on the Tightrope qui ouvre l’album ou son amie Battlefield, qui sont plus ou moins coupés en deux phases assez distinctes ;
- ou avec quelques détails rythmiques marrants. Je pense notamment à l’excellent Walking on a Flashlight Beam qui clôt l’album du même nom : huit minutes sur cinq temps avec une mesure sur quatre qui en a un de plus, et ça ne choque pas plus que ça ; ça donne même un terrain de jeu sympa pour la batterie ;
- ou encore avec des mélodies pas toujours prévisibles, comme si on froissait un brouillon pour le mettre à la poubelle et repartir sur un truc différent. À cet égard, Crumbling Teeth and the Owl Eyes me faisait un peu mal à l’arrière-train, au début. Mais avec un poil d’habitude finalement c’est cool.
Les thèmes de l’album font pas mal écho au remontage de pente moral qu’a dû se taper l’artiste après le décès d’un membre de Riverside en 2016. Je crois que juste avant ou juste après, un autre proche est décédé, ou bien qu’il s’est passé un autre truc chiant, mais raah je ne retrouve plus ma source. *Toussote* Bref, ça invite à se bouger un peu l’arrière-train et à ne pas trop perdre son temps à fuir ses soucis.
Oh putain, il a aussi commencé à écrire sous son propre nom en parallèle. Encore une fois, j’apprends moi-même des trucs en prenant des notes à la con pour mon site. Oh et tain il est aussi dans un trio un peu oldschool. J’ai l’impression de sortir d’un coma et de découvrir des trucs triviaux avec une blinde de retard.
Les Chants du HasardLivre Second
Il était une jeune fille, qui demeurant troublée au bord du lac, échangea sa place avec son reflet. Celui-ci put enfin en liberté parcourir le monde, et la jeune fille, prisonnière des limites de l'eau, devint une présence muette, apparaissant au gré du soleil.
J’fais pas exprès, mais je finis sur un OVNI.
D’habitude quand on parle de métal orchestral, c’est genre « vas-y que j’t’en rajoute des couches et des couches ». À l’inverse, là, le mec, il est en mode : « Nan bah nique sa mère, j’vais pas utiliser de guitare ni de batterie ni de… » Donc on a les croassements typiques du black, mais l’accompagnement ressemble parfois à s’y méprendre aux trucs de musique classique que je me passais en boucle étant gosse, à une époque. C’est une sorte de fusion d’époques de ma vie, et ça me fait un effet chelou.
Ah et c’est franchouillard, aussi. On peut par moment saisir des bribes d’histoires bizarroïdes.
Pas étonnant que ça ait poppé chez les Italiens de I, Voidhanger Records. C’est assez typique de chez eux ce genre de délires. Limite dans ma tête (parce que je manque de potes avec qui partager ce genre de trucs) j’ai maintenant des expressions genre « on dirait du Voidhanger » ou « c’est du Voidhanger tout craché » :
Obscure, unique, and uncompromising visions from the Metal Underground.
Voilà
Bouh.
Je rappelle qu'une bonne partie de mes récents achats de musique sont ici, si jamais vous n'avez vraiment rien à foutre :
https://bandcamp.com/alice_m
Et pour le reste :
http://www.alicem.net
Bonne journée.